Un des principaux intérêts d’écrire un livre réside dans le partage. Il constitue une occasion de diffuser le résultat d’un cheminement entre interrogations plus ou moins profondes et la recherche de réponses. La curiosité engendre des doutes, des découvertes, des confirmations ou des ouvertures. Il est tentant de vouloir crier sur les toits qu’on a eu une sorte de révélation (dans le sens « Action de découvrir, de faire connaître à d’autres ce qui était ignoré ou tenu secret » bien entendu).
Un des personnages principaux des Noviens raconte qu’en essayant d’assimiler l’essentiel des savoirs, il a réalisé que cette somme d’érudition demeure ridiculement minuscule par rapport à tout ce qui est encore méconnu. Derrière une opportunité, se cache selon lui un aléa majeur. « M’attendant un peu naïvement à l’inverse, je pris conscience que la criticité de ce qui nous échappe pour notre avenir était potentiellement sous-estimée à grande échelle. Cette impéritie nous fait courir des risques de devoir affronter un scénario non prévu auquel nous ne serions donc pas du tout préparés. »
Parmi les choses que nous ne savons pas avec certitude, il y a l’origine de la vie sur Terre. Cela ne me paraît pas anodin, car au bout de la chaine, il y a nous. La question corolaire n’est autre que de confirmer si nous sommes entièrement issus d'éléments terrestres, partiellement ou pas du tout. Je reconnais que ce débat est un peu sémantique. Tout ce dont notre planète est constituée provient de l'espace comme le découvriront les Héros de l'Humanité.
La panspermie est une hypothèse alternative selon laquelle la vie serait initialement venue du cosmos, ce qui ferait de nous des descendants d’extraterrestres !
J’avais intégré les concepts de soupe primordiale et d’un long processus, chimique au départ, devenant organique puis biologique. Notre ancêtre, et celui de tout ce qui est vivant sur le globe était donc une bouillie de molécules dont émanèrent les cellules. Elles ont muté et se sont adaptées pour engendrer les êtres humains au cours de 3,5 milliards d’années. Il fallait au moins cela pour produire un être doté d’un cerveau sans égal, ni sur Terre, ni dans le système solaire, ni peut-être dans la Voie lactée ou dans tout l’univers.
Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet, mais revenons à la panspermie.
Selon cette hypothèse, notre ancêtre commun pourrait être un Endolithe venu de l’espace et tombé accidentellement sur la Terre. Il existe des organismes qui peuvent théoriquement résister à un tel voyage et à une entrée dans l’atmosphère, deux extrêmes notamment en termes de température. Ces envahisseurs minuscules pourraient même échapper aux conséquences des radiations nocives lors de leur périple en se nichant au cœur de météorites en transit.
Même si cela reste incertain, cela n’a rien de délirant.
Notre planète a subi des bombardements intenses d’astéroïdes qui ont d’ailleurs apporté une bonne partie de l’eau que nous gaspillons allègrement aujourd’hui. L’atmosphère autour du globe n’a pas toujours été aussi dense, ce qui limitait la chaleur produite par la friction. Et puis, il suffit d’une souche pour ensemencer tout un monde sur une période très étendue.
En quoi est-ce important ?
Parce que si c’est arrivé sur Terre, cela signifie que des organismes ont peut-être trouvé d’autres lieux accueillants où prendre racine. Les conditions dont ils tirent bénéfice n’étant pas équivalentes par définition, ils ont évolué différemment.
Que sont-ils devenus ?
Des petits hommes verts ou d’énormes monstres gris ? De gigantesques vers patrouillant des déserts ou d’étonnants cétacés flottant dans des atmosphères gazeuses ? Des insectes rampants sur un sol luxuriant ou des oiseaux dérivant au gré des vents dans un ciel rougeâtre ?
En revanche, rien du tout est statistiquement improbable.
Enrico Fermi, un physicien d’origine italienne, a formulé un paradoxe résultant de la contradiction apparente entre l’existence de milliards de planètes à la Terre dans une zone dite habitable et l’absence d'activité ou de signes de vie détectables dans l’univers.
L’héroïne des Noviens relève que le nombre théorique de formes de vie évoluées a été calculé pour confirmer qu’il est forcément supérieur à zéro. « Cette problématique de l’existence illusoire de civilisations extraterrestres dans l’Univers fut modélisée par Franck Drake à l’aide de sa fameuse équation, dont le résultat était égal à dix milles. En dehors du nombre d’exoplanètes potentiellement habitables, les paramètres pris en compte comprennent la probabilité que des organismes s’y développent, qu’ils atteignent un stade assez avancé pour pouvoir communiquer, en avoir l’envie et disposer du temps suffisant pour y parvenir. L’utilisation de valeurs pessimistes donne toujours une solution avec N > 1, dont au moins la nôtre à rajouter sur la liste hypothétique. »
Combien de temps avant que nous découvrions une trace de vie dans notre système solaire comme indice ? Cela nous apporter a-t-il des réponses sur la propagation de la vie dans l’univers ?
Ce n’est encore jamais arrivé, et cela constituerait un évènement d’une signification monumentale. Serons nous surpris, déstabilisés ou rassurés ? L'avenir le dira, assez vite j'espère.
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